L’eau du robinet contiendrait des traces de médicaments

Une étude conjointe de l’Afssaps et de l’Anses fait état de la présence de résidus de médicaments dans l’eau de nos robinets. Des risques encore méconnus.

Caféine, pesticides, traces de médicaments antiépileptiques et anxiolytiques… La liste est inquiétante. On se demande, à la lecture du rapport des Agences sanitaires publié le 10 février, s’il fait encore bon boire l’eau de notre robinet. D’autant plus que, d’après un récent sondage TNS/Sofres pour le Centre d’information de l’eau, 86% des Français ont confiance dans l’eau du robinet. L’enquête réalisée par les Agences sanitaires fait état de la présence de résidus de médicaments dans l’eau de nos robinets. Elle pose de véritables bases car ni la France ni l’Europe n’ont fixé de limites réglementaires en la matière.

Les mesures ont été effectuées sur les eaux destinées à la consommation humaine (eaux souterraines, de surface, et à la sortie des usines de traitement), qui représentent 24% de la consommation de la population française. Un quart des eaux analysées contient des traces de médicaments.

Antiépileptiques (carbamazépine), anxiolytiques (oxazépane), antibiotiques, aspirine, anticancéreux (produits de chimiothérapie), hormones contraceptives, antidépresseurs, fluor… On y trouve aussi d’importantes traces de caféine, présentées comme un marqueur de la présence humaine. Autant de produits ingérés plus ou moins consciemment et éliminés naturellement par le corps humain. Et qui se retrouve, au final, dans nos eaux.

Si le rapport en fait état, il précise toutefois que la cette présence est 1000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre du traitement d’une maladie. Mais une dose malgré tout présente, et qui comporte des risques sanitaires non-négligeables. Notamment chez des sujets dits « fragiles », comme les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes malades. Une évaluation complexe qu’il faudrait approfondir. L’Anses et l’Afssaps travaillent à la définition d’une méthodologie générale pour l’évaluation de ces risques.

 

SONDAGE

Des traces de médicaments dans l’eau du robinet :

Ce n’est pas inquiétant, tant que les doses sont minimes

6.9%

Ce n’est pas un scoop, c’est connu depuis longtemps

34.5%

C’est alarmant. Qu’attendent les pouvoirs publics pour réagir?

46.4%

Une bonne raison d’acheter de l’eau en bouteille

12.3%
Nombre de votants : 757

 

Source : SudOuest